samedi 3 mai 2014

Quand l'hiver s'impose et s'installe chez nous

En mai, fais ce qu’il te plait ! Le beau temps (ou l’espoir d’avoir du beau temps) arrive avec l’impatience d’être enfin pendant les grandes vacances et de pouvoir prendre congé pour se dorer la pilule sur une plage des Caraïbes. Ça, c’est la version idéale ; en réalité, il va falloir d’abord passer péniblement l’épreuve des examens pour les enfants, étudiants et parents d’entre vous. Et puis, Ostende, c’est aux Caraïbes, non ?

Mais du côté des magazines, ça ne change absolument rien : on commence à voir fleurir les « perdez 50 kg en trois jours » et autres « un ventre creux avant l’été en trente secondes par jour »… Tiens, à propos de ventre creux, je manque de chocolat. Bref, les médias tentent comme chaque année de vous manipuler à coups d’images d’un corps de rêve et de mannequins photosh… retouchés numériquement. Sincèrement, combien d’entre vous/nous/eux/elles souhaitent systématiquement resculpter leur corps avant les vacances ?
Personnellement, j’ai opté pour une méthode radicale et efficace : le régime endo-thermorégulationnel. Si ce nom barbare semi-inventé de toutes pièces ne vous dit probablement rien, le concept est quant à lui très simple : il s’agit de se placer dans un environnement sous-confortable afin de stimuler les réflexes primaires de votre corps face à une température soigneusement maintenue en-dessous de son seuil de tolérance. En trois mots : se les geler. Le corps se met alors en mode « survie » : il compense la perte de chaleur extérieure par une diffusion de chaleur interne et pour ça, il faut bruler des graisses : cqfd !

Bon OK, j'ai peut-être forcé le trait pour Thomas en T-shirt. 
Oubliez le dernier paragraphe, c’était une blague. Ce n’est vrai que si on fait de l’exercice pour se réchauffer. En réalité, le corps se met en mode « économie d’énergie », resserrant les veines et artères afin de sauvegarder les organes vitaux. Résultat : en plus d’avoir les pieds et les mains gelés toute la journée, les risques cardiovasculaires et respiratoires sont accrus. Ça explique peut-être pourquoi j’ai l’impression d’être enrhumée depuis trois semaines.

Le premier signe que l’hiver s’installe tout doucement est donc le froid glacial qui règne en maitre dans notre maison. S’il fait ensoleillé pendant la journée, la température reste agréable aussi longtemps que les rayons de notre bien-aimé astre enflammé traversent les baies vitrées de l’habitation que nous occupons. Mais dès qu’il disparaît… vous pensiez que j’allais finir la phrase ?
Imaginez maintenant un épais tapis de nuages gris couvrant le ciel pendant deux à trois semaines. Imaginez le thermomètre qu’on n’a pas, dont le liquide se rétracte un peu plus chaque jour pour afficher jusqu’à une dizaine de degrés (Celsius)  à l’intérieur. On peut vous dire sans tarder qu’il est difficile de viser sa bouche avec une fourchette sans se blesser tout en frissonnant. On peut vous dire aussi qu’il est courant de voir la vapeur de notre souffle alors qu’on est tranquilles dans le fauteuil, vaquant à nos occupations. On peut vous dire tout autant que nos muqueuses nasales sont surproductives pour dissuader les microbes qui voudraient s’abriter dans nos voies respiratoires, ce qui fait la fortune des fabricants de mouchoirs de la région.

Un autre indice : la luminosité. S’il fait encore clair tôt le matin (le soleil se lève vers 7h), la luminosité baisse déjà fortement vers 4h de l’après-midi et il fait complètement noir vers 6h du soir. Il devient difficile d’aérer la cuisine lorsqu’on prépare le repas du soir sans refroidir trop la pièce (pour rappel, on n’a pas de hotte) et on soupe (dîne pour les Français) avec les rideaux fermés, notre seul semblant d’isolation, sous la lumière artificielle de l’ampoule économique qu’on a fini par placer à la cuisine.

D’autres petits détails situés principalement dans la salle de bain nous rappellent au quotidien que les jours d’été sont désormais bien loin de nous : on allume les lampes chauffantes quand on prend une douche (les mêmes qu’on met au-dessus des poussins en cage), on augmente d’un cran à la fois la température de la douche vers « hot » et on y reste quelques minutes supplémentaires, l’insuffisance de la fenêtre ouverte pour évacuer la vapeur d’eau chaude nous oblige à allumer le ventilateur d’aération, on sèche systématiquement le linge au séchoir vu que les ombres des arbres sont rapidement projetées sur les lignes à sécher le linge…

Une manière économique de récupérer l'eau !
Il devient aussi difficile de traiter avec l’humidité. Elle s’accumule en gouttelettes sur les vitres chaque matin et imprègne tout textile et tout papier exposé à l’air, dégradant malheureusement nos jolies cartes postales. La fonction spéciale de la climatisation ne permet pas d’en venir à bout – il faudrait de toute façon recommencer chaque jour.

Un dernier élément vient compléter ce tableau déjà bien déprimant. Il s’agit de la douce odeur de l’air chargé en particules indésirables venues de la combustion de buches de bois dans les foyers des maisons qui en sont équipées et qui retombent avec le brouillard. Comme ici, chauffage veut dire « climatisation », « chauffage électrique de merde » ou « feu à bois », vous pouvez estimer le nombre de ménages concernés. Ça a l’air de rien, comme ça, mais on sent bien l’odeur caractéristique qui entre quand on entrouvre une fenêtre, particulièrement le soir.

Heureusement, la dévouée couverture électrique accepte régulièrement de chauffer notre lit et nos pyjamas afin qu’on puisse se glisser le soir dans des couvertures déjà chaudes et ainsi éviter de grelotter pendant une demi-heure avant de s’endormir.

Rappelons tout de même que l’hiver ne sera officiel que le 21 juin, le plus difficile reste donc à venir. Même si on y survit, cette période sera loin d'être une partie de plaisir, surtout avec la facture d'électricité qui va littéralement doubler. Ah ça, on ne se plaindra plus du froid dans la chambre chez Brigitte-Belle-Maman !

Et alors, ce régime à base de jus de concombre filtré, vous le commencez quand ?

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